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Appels à contributions

Revue des sciences sociales, « Confiance et vérités »

Date limite de soumission : 30 novembre 2020

Pour son numéro 67 à paraître au premier semestre 2022, sous la direction de Christophe Pons et Benoît Fliche, la Revue des sciences sociales lance un appel à contributions sur la thématique « Confiance et vérités ».


Date limite de soumission des propositions : 30 novembre 2020

Thématique
La confiance est un thème ancien des sciences sociales et a d’abord été abordé comme le ciment vertueux du lien social (Durkheim 1893 ; Weber 1920 ; Simmel 1950), puis comme stratégie dans les analyses de psycho-anthropologie (Cook 2001) ou les théories culturelles de l’esprit (Robbins 2008). Comme le souligne M. Carey (2017), l’analyse de la méfiance fut plus tardive et longtemps perçue comme son pendant non-vertueux ; depuis peu cependant des développements en renouvellent et complexifient l’approche (Boltanski 2012 ; Allard, Carey, Renault 2016). De son côté, la vérité fut beaucoup questionnée par les analyses juridiques et scientifiques de l’administration de la preuve (Dupret 2011 ; Allard 2014 ; Ben Hounet, Puccio 2016) mais est confrontée, par la philosophie, au problème de la contingence en sciences (Meillassoux 2006 ; Badiou 2017), à l’historicisme subjectif des discours de vérité (Foucault 1969 ; Cassin 2012) et aux certitudes morales des régimes de vérité (Latour 2012 ; Fassin, Eideliman 2012). C’est à ce croisement que confiance et vérité forment une boucle, dont ce numéro thématique veut faire un couplage particulièrement heuristique pour comprendre de nombreux faits sociaux contemporains. Parmi les thématiques que les coordinateurs de l’appel souhaiteraient voir développées dans ce numéro, on notera les formes politiques et sociales d’articulation des liens de confiance dans le vivre ensemble ; le pluralisme et l’universalisme religieux ; les processus d’identification et d’affirmation subjectives de soi ; enfin la vérité scientifique. Cet ensemble ne constitue pas un patchwork échafaudé au hasard, dont l’enjeu serait de dire où est le vrai, ou pire de dresser une liste des épinglés au pilori du faux et du pseudo. Il s’agit au contraire d’une quadrature articulée et interdépendante (le politique, le spirituel, le subjectif et le savant) vis-à-vis de laquelle on tiendra une réflexion distanciée sur les processus de construction du vrai et la manière dont ils se nourrissent de rapports d’altérité.

À partir d’études de cas concrets, basés sur des recherches empiriques solides, les propositions pourront aborder les variations de l’articulation entre confiance et vérité. Les articles attendus peuvent s’insérer dans un des quatre champs :
- le politique et les modèles sociaux d’organisation ;
- le religieux, les concurrences et universalismes ;
- la production des subjectivités ;
- la science et la légitimité du savoir.
Tous les domaines et terrains d’investigations sont appréhendables, sans exclusion.
On pourra observer comment l’articulation confiance-vérités est au travail dans les situations de crises (économiques, sanitaires, migratoires, écologiques...) ; comment ces situations conjoncturelles, pourtant prévisibles, surprennent toujours dans leurs déclinaisons médiatico-politiques (fakenews, multiplication des savoirs experts...), religieuses (dissidences, hérésies...), scientifiques (positivismes, recherches du pseudo-...) et leur capacité à redéfinir les périmètres de la légitimité. On pourra interroger les zones grises entre « complotismes », « collapsologismes », utopismes, scepticismes, loyalismes. Les crises globales encore (écologiques, sanitaires...), impliquent une chute de confiance en l’humanité et l’occasion d’en blâmer l’irresponsabilité. S’ensuit le souhait de la déresponsabiliser totalement avec l’octroi de la légitimité à une autre instance (trans-humaniste, animaliste, gaïaiste...). Le post-humanisme peut dès lors devenir une coalition dressée contre l’homme, au profit d’une survie de la vie.

Modalités de soumission des propositions
Les propositions de 4000 signes, blancs compris, doivent être envoyées avant le 30 novembre 2020 à l’adresse de la revue. Elles devront mentionner le titre de la proposition, le cadre théorique, les matériaux empiriques, terrains et méthodologie. Elles doivent également comporter une bibliographie (en dehors des 4000 signes) et une brève notice bio-bibliographique de l’/des auteur·es.
Si la proposition est acceptée, l’article sera remis avant le 15 mai 2021 pour une parution au premier semestre 2022.

Voir l’appel complet.


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