1er février 2018
La revue Sociologie pratique lance un appel à contributions sur le thème « Hackerspaces, fablabs, etc., laboratoires d’une nouvelle société ? »
Date limite de proposition : 1er février 2018
Thématique
Fablabs, Hackerspaces, Makerspaces, Openspaces, Hacklabs, ou Repair Cafés, ces lieux (que nous appellerons génériquement : labs) se multiplient rapidement depuis une dizaine d’années en France. Portés par des institutions officielles ou des associations indépendantes, ces espaces collaboratifs semblent propices au développement d’innovations sociales variées s’efforçant de repenser le collectif et, surtout, de le mettre en œuvre. Par les pratiques qui s’y développent, ils paraissent offrir ainsi des solutions potentiellement généralisables favorisant la responsabilisation technologique, la prise de conscience des enjeux environnementaux et l’action collective.
Ces pratiques surviennent dans un paysage social inquiétant. De nombreux travaux de sciences sociales ont en effet mis en évidence la tendance de fond de nos sociétés occidentales à une individualisation des pratiques, des engagements, et une perte progressive de nombreuses formes de collectifs. Cette atomisation du social s’articule avec une défiance toujours plus grande à l’égard des institutions (qui étaient en partie porteuses du collectif), et des menaces croissantes sur les communs (qu’ils soient sociaux, culturels, ou environnementaux). La consommation de masse se fait (bien souvent) de façon passive, le consommateur étant aux prises avec un marketing agressif valorisant le neuf, dévalorisant les objets usagés et la réparation, individualisant la consommation en l’associant au bien-être. Parallèlement, une tension paradoxale se développe entre une critique (voire une défiance) à l’égard de la technologie (vaccins, nucléaire, OGM…) et l’idée que la technique réparera nos erreurs sociales et environnementales, nous déresponsabilisant ainsi collectivement de nos actions individuelles. Cette confiance dans la technologie (réduction des pollutions, isolation des bâtiments, traitement des déchets, voitures électriques…) conduit à déléguer à d’autres (ingénieurs, chercheurs, mais également représentants politiques) la responsabilité des solutions à trouver aux problèmes environnementaux et sociaux, tout en leur demandant des comptes.
Dans les labs s’expérimentent et se développent des réponses originales à ces problèmes. Malgré leur grande hétérogénéité structurelle, tous ces lieux relèvent d’une même dynamique sociale valorisant le bricolage, le faire soi-même (DIY : do it yourself), l’auto-apprentissage et le faire-savoir aux autres, le plus souvent gratuitement ou presque. Concrètement, la particularité de ces labs est de rassembler des machines, des outils, des matériaux, parfois récupérés et réparés, que se partagent les utilisateurs. Lieux de réparation et de réemploi d’objets, ce sont également des lieux de création et de conception de dispositifs technologiques ou d’objets nouveaux.
Ces lieux émergents suscitent de multiples interrogations auxquelles les contributeurs intéressés par cet appel sont invités à répondre :
Modalités de soumission
Les intentions d’article (4.000 signes espaces compris maximum) sont à adresser avant le 1er février 2018 par voie électronique à l’adresse suivante. Elles devront contenir une présentation du questionnement sociologique, du terrain, de la méthodologie et des résultats.
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