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Vendredi 19 avril 2024, 08h30

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L’utopie des crèches françaises au XIXe siècle : un pari sur l’enfant pauvre,

Catherine Bouve

Catherine Bouve, L’utopie des crèches françaises au XIXe siècle : un pari sur l’enfant pauvre, Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, Peter Lang - Éditions Scientifiques Internationales, Essai socio-historique, Coll. Exploration. Éducation histoire et pensée. Vol. 151, 2010, 294 p.

Crèches, haltes-garderies, aujourd’hui multi-accueil... Mais d’où nous viennent les lieux d’accueil de la petite enfance ? Quand, comment, pourquoi, sont nés les premiers établissements de garde ? Ce sont des hommes qui, au milieu du XIXe, entrevoient leur nécessité pour répondre à la problématique sociale construite autour de l’éducation du jeune enfant des classes dites indigentes. Le 14 novembre 1844 est créée la première crèche, crèche de Chaillot, à Paris, sous l’impulsion de Firmin Marbeau. Crèche, par analogie avec la crèche de Bethléem. Voilà qui ouvre bien des indices sur le curriculum initial des crèches. À partir de la constitution d’un corpus, l’ouvrage reconstruit un temps de l’histoire des crèches, de 1844 à 1870, période pouvant être définie comme celle de leur institutionnalisation. Celle-ci révèle un projet philanthropique qui se voudra aussi projet d’éducation populaire. Projet tout à la fois normatif et audacieux, au sein duquel une certaine représentation de l’enfant et le rapport social aux parents peuvent s’interpréter. Une utopie. Qui n’a jamais fait l’unanimité et a parfois déchaîné les passions. Un pari sur le petit enfant pauvre pour réformer les comportements parentaux et les moeurs populaires, et refonder le pacte social et politique dans un contexte socialement et politiquement agité.
Dès lors, la tension fondatrice à l’origine des crèches émerge - promouvoir le travail des femmes en même temps que l’idéal de la mère éducatrice au foyer. Héritage qui taraude cette institution - et les politiques afférentes - encore aujourd’hui. Appréhender l’histoire, pour ouvrir une autre voie ?

Catherine Bouve est membre de l’AISLF.


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