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Samedi 20 avril 2024, 04h03

Source : https://www.aislf.org/spip.php?article2331


Sociologies non hégémoniques : des contextes aux pratiques

17-19 octobre 2013, Sofia, Bulgarie

Le CR 24 Petites sociétés et construction du savoir organise un colloque international avec l’Académie bulgare des sciences, l’Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid, l’Institut Français Bulgarie et l’Association bulgare de sociologie.

Ce colloque est organisé avec le soutien de l’Agence universitaire de la Francophonie.

Repenser la sociologie face aux changements de société et aux tendances scientifiques dominantes a toujours accompagné le développement de la discipline. Il en est ainsi aujourd’hui à l’ère de la mondialisation croissante, de la marchandisation généralisée, des risques environnementaux, de la conversion digitale, de l’interdisciplinarité et de l’internationalisation des connaissances. Faits incontestables, ces tendances définissent non seulement le contexte d’exercice des sciences contemporaines mais aussi les exigences et les critères de leur développement. On observe leurs entrecroisements, on subit leurs conséquences tant sur les plans épistémologique et méthodologique qu’institutionnel, politique, financier. Mais rarement les interroge-t-on d’un point de vue qui s’avère commun à une multitude de situations économiques, politiques, culturelles, disciplinaires, scientifiques, celui d’une posture non hégémonique à l’égard du monde ambiant. Peu importe comment celle-ci pourrait être nommée. « Petite société », périphérie, semi-périphérie, province, rattrapage… – tant de désignations dont le dominateur commun est ce rapport particulier au monde, ce mode de faire et vivre ensemble où on ne domine pas et les rapports de domination, de hiérarchie et d’exploitation sont à explorer.
Partant de ce constat, nous posons la question essentielle à l’exercice de notre métier qui est la suivante : Comment fait-on de la sociologie lorsqu’on est dans une position non hégémonique ou lorsque l’on s’y retrouve ? Une position de chercheur ou d’acteur, ou bien des deux ? C’est la principale interrogation qui est à la base de l’idée d’organiser une réflexion collective sur les façons dont on pratique la sociologie dans des situations non hégémoniques, subordonnées ou dominées sur un plan ou sur un autre. Il est à noter qu’il ne s’agit ni d’un destin ni d’un statut. La position non hégémonique provient d’une complexité changeante d’acteurs, de rapports et de mécaniques institutionnels qui fait que soit les conditions d’agir sont définies ailleurs et par d’autres, soit on ne dispose ni de moyens ni de potentiel pour influencer ces conditions. Autrement dit, étant mobiles, variables, changeables, polymorphes, les rapports d’emprise caractérisent une situation toujours en construction, en déploiement, en mouvement.
L’objectif consiste à mettre en commun l’expérience des chercheurs d’une grande diversité nationale, institutionnelle, disciplinaire, paradigmatique, professionnelle afin d’identifier et d’étudier des cas de figure de pratiques sociologiques non hégémoniques. En combinant les dimensions géopolitique, géographique, socio-historique, épistémologique et disciplinaire de la production de connaissances scientifiques, les axes thématiques suivants seront abordés :
• La non-hégémonie comme approche distinctive du monde
• Produire des connaissances du social dans des lieux, contextes et champs non hégémoniques
• Les pratiques non hégémoniques et l’analyse sociologique

Comité scientifique international
- Jacques L. BOUCHER, Université du Québec en Outaouais, Québec/Canada
- Liliana DEYANOVA, Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid, Bulgarie
- Serge DUFOULON, Université Pierre Mendès France, Grenoble, France
- Mihai Dinu GHEORGHIU, Université Alexandru Ioan Cuza, Iasi, Roumanie/Centre Européen de sociologie et de science politique, Paris, France
- Mileva GJUROVSKA, Université de Skopje, Macédoine
- Svetla KOLEVA, Institut d’étude des sociétés et du savoir, Académie bulgare des sciences, Sofia, Bulgarie
- Gilles ROUET, Université Paris Descartes, France/Institut Français Bulgarie/Université de Banska Bystrica, Slovaquie
- Marc-Henry SOULET, Université de Fribourg, Suisse
- Joseph-Yvon THERIAULT, Université du Québec à Montréal, Québec/Canada

Comité local d’organisation
- Liliana DEYANOVA, Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid, Bulgarie
- Momchil HRISTOV, Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid, Bulgarie
- Galina KOLEVA, Institut d’étude des sociétés et du savoir, Académie bulgare des Sciences
- Svetla KOLEVA, Institut d’étude des sociétés et du savoir, Académie Bulgare des Sciences
- Petia TODOROVA, Institut d’étude des sociétés et du savoir, Académie Bulgare des Sciences
- Vladimir VLADOV, Institut d’étude des sociétés et du savoir, Académie Bulgare des Sciences
- Boayn ZNEPOLSKI, Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid, Bulgarie

Les langues de travail du colloque sont le français et le bulgare.
La table ronde et les ateliers se dérouleront en français.
Une traduction simultanée sera assurée lors des séances plénières du 18 octobre 2013.

PROGRAMME

Jeudi, 17 octobre 2013
Institut Français Bulgarie, 2 rue Diakon Ignatii

17h00-19h30 : Table ronde
Modérateurs : Gilles Rouet et Svetla Koleva
Discutant : Marc-Henry Soulet

Ferhat KENTEL, Şehir Université, Istanbul, Turquie, La sociologie dans le social hégémonique
Imed MELLITI, Institut supérieur des sciences humaines/Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, Tunis, Tunisie, Une sociologie « indigène » est-elle crédible ?
Liliana DEYANOVA, Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid, Sofia, Bulgarie, Le fantasme du complot, la pensée critique et l’hétéronomie des sciences sociales
Mihai Dinu GHEORGHIU, Université Alexandru Ioan Cuza, Iasi, Roumanie/Centre Européen de Sociologie et de Science Politique, Paris, France, L’Université roumaine, une bulle spéculative ? Ses réformes, de la libéralisation au néolibéralisme
Jacques L. BOUCHER, Université du Québec en Outaouais, Gatineau, Québec, Canada, L’universel se retrouve-t-il dans le particulier ? La sociologie des pratiques sociales dans un contexte non hégémonique
Serge DUFOULON, Université Pierre Mendès France, Grenoble, France, Les objets tabous de la sociologie : l’armée et la voyance

19h30 – 20h30 : Pot de bienvenue

Vendredi, 18 octobre 2013
Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid, Salle 65
15 Boulevard Tzar Osvoboditel

9h00 – 9h30 : Ouverture

Allocutions
Ivan ILTCHEV, Recteur de l’Université de Sofia Saint-Clément d’Ohrid
Rumiana STOILOVA, Directrice de l’Institut d’étude des sociétés et du savoir, Académie bulgare des sciences
Mihail MIRCHEV, Président de l’Association bulgare de sociologie
Didier VRANCKEN, Président de l’AISLF, Université de Liège, Belgique, Quand les savoirs sociologiques débordent de leurs contextes

9h30-11h30 : Séance plénière : Multiples sociologies ?
Présidence : Marc-Henry Soulet

Laurence ROULEAU-BERGER, CNRS, Triangle/École normale supérieure de Lyon, France, Sociologies post-occidentales : de l’Asie à l’Europe
Petya KABAKCHIEVA, Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid, Sofia, Bulgarie, Comment penser les sociétés communistes
Joseph-Yvon THERIAULT, Université du Québec à Montréal, Québec, Canada, Que signifie « société » dans « petites sociétés »
Jan SPURK, Université Paris Descartes, France, Sociologie critique ou l’anti-hégémonie revendiquée

11h30 – 12h00 : Pause café

12h00 – 13h00 : Séance plénière : Sociologies : défis et voies de renouvellement
Présidence : André Petitat

Rahma BOURQIA, Université Mohamed V Agdal Rabat, Maroc, « Captures sociologiques » des sociétés en mouvement : Réflexions sur le « printemps arabe »
Mohamed BENGUERNA, Centre de Recherche en Économie Appliquée pour le Développement - El Hammadia – Alger, Algérie, Sociologie et sociologues à l’épreuve des transformations récentes de la société algérienne
Jean-François LAE, Université Paris VIII Vincennes, Saint-Denis/CRESSPA, France, Annick MADEC, Université de Bretagne Occidentale/LABERS, France, Numa MURARD, Université Paris VII/CSPRPN, France, La possibilité d’une sociologie narrative

Vendredi, 18 octobre 2013
Hôtel de l’Académie bulgare des sciences
50 Boulevard Shiptchenski prohod

Ateliers :
14h30 – 16h30 : Première session : La non-hégémonie comme approche distinctive du monde
Modérateurs : Régine Oboa et Momtchil Hristov

Petia TODOROVA, Institut d’étude des sociétés et du savoir, Sofia, Bulgarie, Méthodologies synergétiques pour une approche sociologique du monde contemporain fragmenté
Dominique CARDON, Laboratoire SENSE (Orange Labs)/Université de Marne la Vallée (LATTS), France, Une alternative aux médias hégémoniques sur le web : à propos des lucioles digitales
Anne PIRIOU, Réseau d’Acteurs Émergents/FMSH, Paris, France, Sciences sociales africanistes : « sciences du commandement »
Jean-François LANIEL, Université du Québec à Montréal, Québec, Canada, Les petites nations vues par la sociologie politique de la nation
Lidija HRISTOVA, Institut d’études économiques, politiques et juridiques, Skopje, Macédoine, Les sciences sociales dans le monde d’hégémonie

16h30 -17h00 : Pause-café

17h00 – 19h00 : Deuxième session : Produire des connaissances du social dans des lieux, contextes et champs non hégémoniques
Modérateurs : Jean-Marc Larouche et Petia Todorova

Abdessatar SAHBANI, Université de Tunis, Tunisie, La sociologie dans la tourmente de la révolution
Mileva GJUROVSKA, Université de Skopje, Macédoine, La sociologie dans les universités : entre le concept classique et le paradigme néolibéral
Yanita ANDONOVA, Vincent BRULOIS, Université Paris 13/LabSIC, France, Détour par la sociologie, sociologie détournée : autour de la communication en entreprise et ses praticiens
Corina IOSIF, Institut d’Archive du Folklore de l’Académie Roumaine, filiale de Cluj, Roumanie, Le prix (politique) des traditions et le marché du folklore : les pratiques media liés au folklore après la chute des régimes communistes à l’Est
Patricia VANNIER, Université de Toulouse II-Le Mirail/LISST CeRS (UMR 5193), France, Instituer la sociologie en province : le rôle de Raymond Ledrut à Toulouse dans les années 1960-1980

Dès 19h30  : Dîner

Samedi, 19 octobre 2013
Hôtel de l’Académie bulgare des sciences
50 Boulevard Shiptchenski prohod

9h00-11h30 : Troisième session : Les pratiques non hégémoniques et l’analyse sociologique
Modérateurs : Patricia Vannier et Boyan Znepolski

Gilles ROUET, Université Paris Descartes, France/Institut Français de Sofia/Université de Banska Bystrica, Slovaquie, Frontières et histoires des disciplines
Marie-Blanche TAHON, Université d’Ottawa, Ontario, Canada, « L’égalité homme-femme » a une nation
Christophe JACCOUD, Université de Neuchâtel/CIES, Suisse, Dominique MALATESTA, Haute école de travail social et de la santé/EESP, Lausanne, Suisse, Dominique GOLAY, Haute école de travail social et de la santé/EESP, Lausanne, Suisse, Dire les publics fragiles : les sociologies hégémoniques comme violence théorique. Un cas suisse
Ratiba HADJ-MOUSSA, York University, Toronto, Ontario/Canada, Garder l’esprit et oublier la lettre : Penser la sphère publique au Maghreb avec et contre la Grand Theory
Jean RUFFIER, CNRS – IAE Lyon, France, Un cours de sociologie pour gestionnaires : enseigner la décision comme désobéissance
Mohamed Akli FARADJI, Université de Béjaia, Algérie, La recherche sociologique entre le discours politique et la réalité sociale
Christiana CONSTANTOPOULOU, Université Panteion, Athènes, Grèce, Eco et le voyage du saumon : discours télévisuels et sociologie

11h30 – 12h00 : Pause café

12h00-13h00 : Séance de clôture

• Présentation du livre Les sciences sociales et leurs publics. Engagements et distanciations, Mihai Dinu Gheorghiu et Paul Arnault (éditeurs), Iasi, Université Alexandru Ioan Cuza, 2013.

• Événements à venir


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