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Vendredi 26 avril 2024, 00h50

Source : https://www.aislf.org/spip.php?article2370


Déterritorialisation. Effet de mode ou concept pertinent ?

Abel Kouvouama et al. (dir.)

Christiane Albert et Abel Kouvouama (dir.), Déterritorialisation. Effet de mode ou concept pertinent ?, Pau, Presses de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, Coll. Espaces, frontières, métissages - 1, 2013 213 p.
www.presses-univ-pau.fr/cart/Catego...

Créé par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans L’Anti-Œdipe en 1972 et développé ensuite dans les Mille Plateaux, le concept de déterritorialisation connaît de nombreuses extensions métaphoriques ou symboliques. Mais ce succès conduit à se demander si on a affaire à un effet de mode ou un concept pertinent ? En effet, si l’on s’en tient à l’étymologie, le mot déterritorialisation signifie être privé de territoire aussi bien concret qu’abstrait. On peut cependant considérer que parler de déterritorialisation au lieu de privation de territoire peut relever de l’effet de mode très réducteur en regard de la manière dont Deleuze et Guattari utilisent ce concept. Pour ces deux philosophes, la déterritorialisation est un concept politique et philosophique permettant de remettre en question toutes les structures de pouvoir et de domination. Elle se trouve du côté de toute pensée critique qui se veut remise en question ou déconstruction des discours dominants dans plusieurs disciplines telles que les arts, la littérature, l’anthropologie et la sociologie. Compte tenu des multiples perspectives dans lesquelles le terme de déterritorialisation peut être appréhendé, il s’agit sans aucun doute d’un concept fécond qui brouille les distinctions entre disciplines. Mais cette fécondité ne constitue-t-elle pas aussi la limite du concept en renvoyant à une pensée consensuelle de la déterritorialisation. N’y a-t-il pas là risque de reproduire certaines violences épistémologiques ? Loin d’apporter une réponse tranchée à la question initiale, l’objectif poursuivi, à travers différentes contributions à cet ouvrage, est d’ouvrir des pistes de réflexion sur ce concept proliférant qui se laisse difficilement cerner.

Textes de Christiane Albert, Romuald Fonkoua, Xavier Garnier, Suzie Guth, Catherine Khordoc, Abel Kouvouama, Florence Paravy, Jean-Xavier Ridon, Antony Soron, Évelyne Toussaint, Khalid Zekri.

Abel Kouvouama et Suzie Guth sont membres de l’AISLF.


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