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CR & GT

GT33 - Le paradigme décolonial dans les sciences sociales

Correspondante : Mme Warda HADJAB - PARIS, France

Présentation

Introduites tardivement en France, les études postcoloniales y ont été l’objet de vives attaques et ont difficilement trouvé leur place au sein de l’université. Parce que l’approche postcoloniale s’est développée dans l’espace anglophone, elle a été considérée comme un phénomène d’importation, alors même que le philosophe et politologue camerounais Achille Mbembe dans son livre De la Postcolonie, s’interrogeait dès 2001 sur les impasses de la théorie sociale, incapable de penser les évolutions/révolutions du monde contemporain.

Dans l’approche postcoloniale que propose le GT33, il ne s’agit pas de considérer que les décolonisations ont constitué une rupture et le passage à une ère des « indépendances », mais au contraire de poser que la colonisation n’a cessé non seulement de marquer les rapports politiques et sociaux au Nord comme au Sud, mais aussi de structurer les modes de connaissance et de rapport au monde. On parle ainsi de « colonialité du pouvoir » ou de « colonisation du savoir ». L’approche postcoloniale a permis de mettre à jour l’impensé colonial encore très largement présent dans les sciences sociales, tout comme la critique féministe avait rendu visible l’impensé androcentré. Elle pose ainsi des questions épistémologiques majeures :

  1. Qu’en est-il de la relation entre sujet connaissant (ou légitimé par un ensemble d’institutions à émettre de la connaissance) et objet de cette connaissance et quelle est la place de ceux qu’en anthropologie on appelle les « informateurs » ?
  2. Comment faire place à la parole directe de ceux qui n’étaient qu’objets ?
  3. Comment prendre en compte le fait que tout discours de savoir est « situé » et énoncé à partir d’une place sociale, historique, géographique… mais aussi à l’intérieur de rapports de domination où s’entrecroisent la classe sociale, le genre, l’ethnicité, etc. ?
  4. Jusqu’à quel point est-il possible de maintenir les strictes barrières disciplinaires héritées de la tradition positiviste ?

Le GT33 compte actuellement 18 membres

Responsables - 2021-2024

M. Emmanuel BANYWESIZE MUKAMBILWA - Professeur titulaire - Sociologie
Université de Lubumbashi - Faculté des lettres et sciences humaines - LUBUMBASHI, Congo (Rép. dém.)


Mme Leïla BENHADJOUDJA - Professeure adjointe - Sociologie
Université d'Ottawa - Ecole d'études sociologiques et anthropologiques - OTTAWA, Canada


Mme Sonia DAYAN-HERZBRUN - Professeure émérite - Sociologie
Université Paris Diderot - CSPRP - PARIS, France


Mme Alessandra FIORENTINI - Docteure en anthropologie sociale - Anthropologie
EHESS - IIAC Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain - PARIS, France


M. Jean Waddimir GUSTINVIL - Chercheur - Philosophie
Université d'État d'Haiti - LADIREP - PORT-AU-PRINCE, Haïti


Mme Warda HADJAB - Chercheure associée - Sociologie
EHESS - CESPRA - PARIS, France


M. Wajdi LIMAM - Doctorant - Sociologie
Université Paris 8 - CRESPPA-GTM - SAINT-DENIS, France



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