Date limite de soumission : 1er décembre 2021
La Revue d’anthropologie des connaissances lance un appel à articles pour un numéro thématique sur « Écosystèmes et régimes de production scientifique ».
Date limite de soumission : 1er décembre 2021
Thématique
Historiens et sociologues admettent le plus souvent qu’au-delà des épistémologies (Crombie, 1994, 1995) et des paradigmes dominants (Kuhn, 1962/1970), les sciences, même les plus académiques, se développent dans des écosystèmes sociétaux qui en structurent les pratiques et en définissent les caractéristiques d’une manière plus ou moins différenciée selon les lieux (Livingstone, 2003), les configurations institutionnelles (Polanco, 1990), et bien entendu les époques (Pickstone, 2000, 2011). Etant de nature à se combiner, ces facteurs sont susceptibles de créer une multitude d’écosystèmes de recherche particuliers, certains s’instaurant en régime dominant d’une époque, d’autres étant propres à une communauté disciplinaire ou géographique, d’autres encore n’étant que des niches (« sites of science ») existant à l’intérieur ou en marge de ces principaux systèmes.
Certains auteurs ont étudié ces structures de production scientifique en utilisant des concepts comme « clusters de recherche », « systèmes locaux de production », « systèmes sectoriels d’innovation » (Malherba, 2002), ou encore des notions de « systèmes sociotechniques locaux » ou de « paysages macro-institutionnels », (Geels, 2004 ; Temple et al., 2007). Nous proposons les notions d’écosystèmes et de régimes de production scientifique comme deux points de départs pour une description renouvelée de l’organisation et des conditions de la recherche passée ou présente.
La notion d’écosystème scientifique renvoie à un ensemble d’éléments institutionnels, sociaux ou paradigmatiques qui, tout en agissant les uns sur les autres, orientent le développement, la régulation et la coordination des recherches. Les éléments qui le définissent sont d’ordre institutionnel et financier, mais aussi moraux (valeurs associées à la recherche), pratiques (organes de publication, formes de reconnaissance des mérites, organisation des réseaux de collaboration) et bien entendu épistémologiques (régimes de preuves, « ways of knowing ») et méthodologiques (instruments, paradigmes théoriques). La taille d’un écosystème peut se limiter à un laboratoire ou englober des communautés plus vastes, qu’elles soient géographiques ou disciplinaires.
Dans ces conditions, la question se pose de savoir si l’on est déjà entré dans un régime de production scientifique tellement globalisé qu’il a donné naissance à une forme de recherche entièrement indifférenciée sur toute la surface du globe, ou s’il existe encore des écosystèmes et des niches de recherche revêtues de spécificités identifiables.
Thématiques possibles :
Soumission d’articles
Pour les contributions retenues, les textes complets des articles, au format de la Revue d’Anthropologie des Connaissances (maximum 65 000 signes) seront à soumettre en ligne sur le site de la revue avant le 1er décembre 2021.
Les auteurs peuvent éventuellement contacter les coordinateurs du dossier avant de soumettre leur proposition : sigrist.rene@bluewin.ch.