Date limite de soumission : 30 septembre 2021
La revue Genre Éducation Formation lance un appel à articles pour un numéro thématique sur « Genre & Évaluation », à paraître fin 2022.
Date limite de soumission : 30 septembre 2021
Thématique
Au sein d’une société baignée dans une forme d’hybris évaluatif, dans une invasive obsession quantophréniste, les évaluations ont envahi l’ensemble du système scolaire. Si l’évaluation peut être, de prime abord, appréhendée comme une activité spontanée, omniprésente, « l’une des principales et des plus primitives opérations de l’esprit humain (Hadji, 2012), elle n’en demeure pas moins un « acte par lequel, à propos d’un évènement, d’un individu ou d’un objet, on émet un jugement en se référant à un (ou à plusieurs) critère(s) » (Noizet & Caverni, 1978). Émettre un jugement demeure une tâche délicate impliquant une série de choix plus ou moins conscients et justifiés. Le jugement professoral conduit alors à plonger dans l’épaisseur et l’opacité des inconscients (Ardoino & Berger, 1986). Les critères explicités ne comptent bien souvent que pour une faible part dans l’appréciation, tandis que les critères « externes », le plus souvent implicites et mêmes parfois refusés par l’institution, détiennent un poids encore plus important » (Bourdieu & Saint-Martin, 1975).
C’est dans ces espaces de subjectivité, consciente ou inconsciente, que peuvent se nicher des stéréotypes de sexe susceptibles de générer des pratiques évaluatives genrées, et donc inégalitaires entre les élèves ou les étudiant·es selon leur sexe. En effet, comme Duru-Bellat (1990) et Mosconi (1994) l’ont montré dans leurs travaux, les attentes des enseignant·es se transposent naturellement au sein des processus évaluatifs, et celles-ci demeurent très souvent différenciées selon le sexe de l’élève et les disciplines enseignées. En effet, « Pour qu’un comportement soit évalué, il faut d’abord qu’il soit « lu » par les maîtres, et cette lecture engage inévitablement toute « une théorie » implicite de la personnalité, lourde de stéréotypes, notamment pour les comportements des élèves selon qu’ils sont garçons ou filles » (Duru-Bellat, 1990). L’évaluation renforce ainsi un curriculum caché (Forquin, 1995 ; Isambert-Jamati, 1990 ; Perrenoud, 1993 ; Mosconi, 1994) pétri de stéréotypes de sexe.
Le rôle de l’évaluation se révèle être sous-considéré quant à son implication dans la construction des rapports sociaux de sexe et des inégalités scolaires, alors que l’évaluation occupe une place de plus en plus importante dans le système scolaire. C’est donc au prisme du genre que nous proposons d’explorer, dans ce numéro spécial de la revue GEF, les inégalités scolaires liées à l’évaluation suivant qu’elles relèvent de jugements d’enseignant·es (axe 1), de représentations des élèves (axe 2) ou, plus globalement, de méthodes d’évaluation du système scolaire au niveau national ou international (axe 3).
Soumission d’articles
Les propositions d’articles, d’environ 5000 signes espaces et notes comprises, comprennent un titre, une présentation de l’article, les objets et les méthodes, ainsi que les nom, prénom, statut, rattachement institutionnel et email de l’auteur ou autrice. Elles doivent être envoyées pour le 30 septembre conjointement à Nathalie Sayac (nathalie.sayac@univ-rouen.fr) et Didier Chavrier (didier.chavrier@univ-orleans.fr) ainsi qu’au comité de rédaction de la revue GEF (comite@revuegef.org). Les auteurs et autrices seront avisé·es par mail des propositions retenues avant le 15 octobre.