Date limite de soumission : 2 novembre 2020
Pour son numéro 166, Volume 43, à paraître en octobre 2021 et coordonné par Jean-Marie Robine (Inserm & EPHE), la revue Gérontologie et société lance un appel à contributions sur le thème « Jeanne Calment et les super-centenaires ».
Date limite de soumission : 2 novembre 2020
Thématique
Le numéro 151, volume 38 de Gérontologie et société, intitulé « Longévité et immortalité : en-quêtes de sciences, en-quêtes de sens » publié en 2016, proposait un regard à la fois démographique, éthique et sociologique en interrogeant le « sens d’une vie plus longue » et en analysant la notion d’immortalité (avec de profonds questionnements sur les fondements du courant prolongéviste/transhumaniste).
Ce futur numéro vise à faire le point des connaissances sur la longévité humaine, et à explorer de nouvelles voies, en suivant quatre questionnements :
1. Comment expliquer l’allongement de la durée de vie des adultes qui semble se mettre en place au cours du XXe siècle dans les sociétés humaines alors que la durée de vie semblait être une caractéristique immuable des différentes espèces, y compris de l’espèce humaine ? Quels arguments a-t-on pour penser que cette évolution va s’arrêter à court terme ou au contraire peut se poursuivre longtemps ?
2. Les débats sur les limites de la longévité humaine dans les grandes revues scientifiques internationales, comme Nature et Science, reposent largement sur l’observation de durées de vie extrêmes. Or on sait qu’il a existé dans le passé une tendance non négligeable à l’exagération des âges. Quelle signification était donnée à la longévité exceptionnelle de certains personnages, bibliques par exemple ? Comment valide-t-on aujourd’hui les âges des supercentenaires ? Comment peut-on être sûr que Jeanne Calment est bien morte à 122 ans ? Ce travail relève-t-il exclusivement des experts, ou les généalogistes amateurs par exemple ont un rôle ?
3. Que sait-on de l’état de santé des nouveaux survivants ? S’agit-il d’une survie artificielle comme le pensent certains, les nonagénaires et les centenaires étant des individus, confinés à domicile ou vivant en institution, surprotégés par leurs familles ou par la collectivité ? S’agit-il, au contraire, d’une amélioration de l’état de santé des populations qui aurait accompagnée l’augmentation de la longévité des adultes, les nonagénaires et les centenaires étant des individus en meilleure santé, ayant conservés plus longtemps leur capacité à faire face aux problèmes de santé et aux affections morbides conduisant à la mort ?
4. À cet égard, que sait-on aujourd’hui des écarts entre l’âge chronologique et l’âge biologique ? Que recouvre la notion d’âge biologique, comment celui-ci est-il évalué ? Les centenaires, les semi-super et les supercentenaires ont-ils un âge biologique approchant l’âge chronologique des nonagénaires ?
Les contributions portant sur l’un ou l’autre de ces questionnements sont les bienvenues. Sont concernées par cet appel aussi bien les disciplines des sciences humaines et sociales (anthropologie, démographie, économie, épidémiologie, ethnologie, histoire, philosophie, santé publique, sociologie) que les disciplines des sciences du vivant (biologie, écologie, psychiatrie, psychologie et autres sciences médicales). Les approches peuvent être aussi bien populationnelle qu’individuelle, historique et contemporaine que prospective.
Conditions de soumission des propositions
Les propositions d’article complet, en français ou en anglais (40 000 signes, espaces compris) accompagnées d’un titre et d’un résumé (250 mots maximum) sont attendues pour le 2 novembre 2020. Elles sont à envoyer par email à cette adresse et doivent être conformes aux consignes aux auteur de la revue.