AISLF

Lettres semestrielles

Lettre de l’Aislf n° 3 - décembre 2006

La Lettre de l’AISLF n° 3 traite des activités de l’association entre juillet et décembre 2006. Son dossier s’interroge sur l’exigence de réflexivité.

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Éditorial
Les sociologues que nous sommes font-ils preuve de réflexivité au sens où l’entend Anthony Giddens ? Sont-ils capables d’examiner et de réviser leurs propres pratiques à la lumière des informations nouvelles concernant ces pratiques mêmes ? Dans la mesure où le développement de la sociologie contribue à la réflexivité de nos contemporains, cette dernière devrait être pour les sociologues la chose du monde la mieux partagée. Et pourtant ? Bien que nous ayons probablement beaucoup plus réfléchi que dans d’autres disciplines à notre rapport à l’objet, aux fondements épistémologiques de notre savoir, il est un point que nous ne traitons pratiquement jamais : celui de l’usage que nous faisons de la connaissance sociologique lorsqu’elle est susceptible de s’appliquer à notre expérience. Le sociologue de la famille a-t-il un autre regard sur son univers familial, celui des religions sur ses croyances, celui de l’organisation sur ses stratégies ? En quoi le savoir sociologique transforme-t-il ou non la vie de ceux qui le produisent ? Serait-il possible d’alimenter la réflexivité des autres et non la sienne ? La question reste ouverte et je vous la livre comme telle.

Mais en ce qui concerne l’AISLF, notre décision est claire. Si nous voulons faire des choix politiques plus éclairés, il nous faut mieux savoir ce que nous sommes, faire d’une certaine manière de notre association un objet sociologique. Le dossier que nous vous présentons ici constitue un premier pas dans cette direction en tentant de répondre à la question : qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Il serait possible, et nous ne l’excluons pas, d’aller encore plus loin, de nous demander « comment fonctionnons-nous ? » autrement que pour célébrer notre gemeinschaft.

Mais dès à présent, ce dossier nous offre quelques pistes de réflexion et d’action. L’une est celle de l’internationalisation sur la base de la francophonie. À l’évidence, elle constitue notre point fort en nous distinguant des associations nationales comme des deux autres associations internationales que sont l’AIS et l’AES, mais jusqu’à quel point est-elle concrètement réalisée ? Ne reste-t-elle pas, en dépit de la diversité d’origine de nos membres et de notre bureau, limitée à un petit nombre de pays ? Lui donner une réelle consistance est donc un enjeu majeur sur lequel nous devons nous mobiliser. Dès à présent, trois de nos actions vont dans ce sens : les localisations des colloques de bureau (Dakar en avril 2007, Sofia en septembre 2007, Beyrouth en mars 2008) en attendant le congrès à Istanbul en juillet 2008 ; le choix de constituer un réseau international des responsables de filières de sociologie avec le soutien de l’Agence universitaire de la Francophonie ; l’organisation, lors de nos manifestations, de journées universitaires internationales à l’intention des étudiants locaux. Mais vous avez sans doute d’autres suggestions, nous les attendons.

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