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Yvonne ROUX (1920-1998)

Yvonne

Christiane Rondi

Yvonne,

Notre intimité était si grande qu’il m’apparaissait inconvenant d’en faire étalage et de la trahir par de pauvres mots livrés à toutes et tous par le biais de ce Bulletin.

Je ne résiste pas aux pressions. Je me fais violence afin que chacun(e) sache que ni l’oubli ni l’indifférence me gagnent.

Depuis votre première apparition, en 1962, dans le préfabriqué militaire de l’Arsenal de Toulouse qui nous abritait, Raymond Ledrut et moi-même, notre sympathie mutuelle a surgi, grandi et s’est vite forgée et transformée en amitié...

Qui comprenait mieux que vous les tourments qui me secouaient à propos de notre chère Association ? Le Bureau, microcosme dans lequel il fallait souvent jouer de diplomatie pour ne pas sembler pencher dans un camp plutôt que dans l’autre, corriger les impairs commis par quelques fougueux, les cotisations qui ne rentraient pas, les comptes méticuleux à gérer au plus serré...

Et, au-delà, qui mieux que vous m’avez soutenue dans les tempêtes de ma vie privée ?

Grande, digne, vous l’avez été jusqu’au bout Yvonne et notre dernière entrevue, à votre chevet, restera gravée en moi.

Votre petite fille tant aimée, Hélène, que vous m’avez confiée lors de son année d’étude à Toulouse, a su reprendre le flambeau et vous accompagner dans l’épreuve ultime avec tendresse, tact, intelligence... toutes qualités que vous lui avez léguées. Son « Je t’aime » lancé à l’issue de la réunion de famille, chez vous, dans votre appartement de Versailles, après votre enterrement, raisonne et nous réunit toutes les trois à jamais.


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